Le LAC 
de 
LA  MAIX

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                             

                                                                                                                

 

 

 

 

 

                                                                                         Commune de Vexaincourt ( 88 ) Vosges


Préambule

 

 


Henri MARTIN

 

LAC PERDU

En  Salm au coeur des Vosges Bleues.

 

Là où bleuissent les sapins

Il est un lac perdu que j'aime :

En son miroir chante un poème

Et dansent d'amoureux lutins.

 

Je le prendrais dans mes deux mains,

Petit qu'il est comme une gemme.

Là où bleuissent les sapins

Il est un lac perdu que j'aime.

 

Recueilli, loin des grands chemins

Et des vains bruits de la bohème,

Il est offrande sans blasphème,

Charme secret des pèlerins,

Là où bleuissent les sapins.

 

Sa légende est toute mystère

Et lui même y a consenti.

Tout son passé y est serti

En mille images de lumière.

 

Il murmure dans la nuit claire

Les chants d'un orchestre englouti.

Sa légende est tout mystère

Et lui même y a consenti.

 

Lointains appels dans la clairière

Où jadis, pécheur repenti

Pieux l'Ermite s'est blotti

Dans le silence et la prière,

Sa légende est tout mystère.

 

Il dort paisible et merveilleux

Au murmure des sources claires,

Au pied des rochers millénaires

Et des grands sapins orgueilleux.

 

Au fond des bois silencieux

Où dansent encor les sorcières,

Il dort paisible et merveilleux

Au murmure des sources claires.

 

Que lui importe dans les cieux

Les traits de feux et les tonnerres,

Et l'effroi des biches légères

Flânant par les Hauts rocailleux,

Il dort paisible et merveilleux.

 

Regarde donc la libellule,

Flèche d'azur dans les roseaux,

Faire des grâces sur les eaux,

Dans le soleil qui la stimule.

 

Jusqu'au nénuphar incrédule

Qui s'ébahit de ses émaux !

Regarde donc la libellule,

Flèche d'azur dans les roseaux.

 

Charmeuse, artiste ou funambule,

De mille fils et mille anneaux

D'argent, tissant de purs joyaux

Au ras de l'onde qui l'adule,

Regarde donc la libellule.

 

Écoute la voix des échos

Qui l'enveloppe de prière,

Alternant cantique et rosaire

Comme aux Jours lointains et dévots.

 

Silencieux et les yeux clos,

Écoute la voix familière,

Écoute la voix des échos

Qui l'enveloppe de prière.

 

Tels les pèlerins en sabots 

Se pressant jusqu'à la clairière

Pour y retrouver printanière

La Vierge des rêves enclos,

Écoute la voix des échos.

 

Passant des plaines et des monts,

Entends la cloche qui t'appelle !

Avec moi viens à la chapelle

Qui veille au sein des bois profonds.

 

 

Nous y déposerons ces noms

Dont notre coeur est l'escarcelle.

Passant des plaines et des monts

Entends la cloche qui t'appelle !

 

Nous sommes frères vagabonds

En notre marche intemporelle

Et c'est la même âme rebelle

Qui vibre et chante sous nos fronts,

Passant des plaines et des monts.

 

N'est ce point le seul vent qui sonne

Quelque angélus mystérieux,

Chargé d'un beau rêve amoureux

Dont toute la forêt frissonne ?

 

Souffle éperdu qui tourbillonne,

Messager d'un absent pieux,

N'est ce point le seul vent qui sonne

Quelque angélus mystérieux ?

 

Ici chacun, Vierge Patronne,

Vient te chanter le coeur joyeux

Ou se recueillir douloureux

A ce tintement qui résonne.

N'est ce point le seul vent qui sonne ?

 

Songe à tous ceux qui sont passés,

Emportant leur peine et leur rêve,

Riches de foi, riches de sève,

Sages, naïfs ou insensés.

 

Unis, tous ensemble enlacé

Dans la prière qui s'élève,

Songe à tous ceux qui sont passés,

Emportant leur peine et leur rêve.

 

Des absents ou des trépassés

Écoute la voix qui se lève.

Perdus sur quelque humaine grève

Ou dans leurs tombeaux dispersés,

Songe à tous ceux qui sont passés.

 

Ici chacun laisse sa trace

En ce tertre du souvenir,

Promesse ou prière ou soupir,

Ou grise et bien pauvre grimace.

 

Chiffres d'amour et de désir

Qu'une main grave et entrelace,

Ici chacun laisse sa trace

En ce tertre du souvenir.

 

Empreinte du rêve qui passe

Sans cesser de nous éblouir,

Marque prête à s'évanouir

Et que malgré tout rien n'efface,

Ici chacun laisse sa trace.

 

Mais qu'ils sont donc loin mes sapins

Et mon beau lac perdu que j'aime !

J'ai fait pour eux plus d'un poème

Pour qu'ils me semblent moins lointains.

 

Je le voudrais là, dans mes mains,

Mon lac petit comme une gemme,

Mais qu'ils sont donc loin mes sapins

Et mon beau lac perdu que j'aime !

 

 

Je sais pourtant que les matins,

Dans la lumière qui essaime,

Chantent l'espérance qui sème

Des espoirs qui ne sont pas vains,

Mais qu'ils sont donc loin mes sapins !

 

Qu'elles sont loin ces jeunes filles

Faisant trois tours sans chaperons

Bouche close, les yeux fripons

Et les mains riches de brindilles !

 

Lointaines comme les quadrilles,

Comme la veillée aux tisons,

Qu'elles sont loin ces jeunes filles

Faisant trois tours sans chaperons !

 

Simples, légères et gentilles

En quête de jolis garçons,

Rêvant de bien charmants démons,

Les cheveux pris sous leurs mantilles

Qu'elles sont loin les jeunes filles !

 

Un jour je reviendrai, bien vieux,

A mon beau lac perdu que j'aime,

Sous les sapins que le temps sème

Comme les soleils dans les cieux.

 

Marchant au pas de mes aïeux,

Par leurs sentiers, dès l'aube blême,

Un jour je reviendrai bien vieux,

A mon beau lac perdu que j'aime.

 

J'irai tout seul, silencieux,

Dans un recueillement suprême,

Pour lui murmurer ce poème

Comme le chant de mes adieux.

Un jour je reviendrai, bien vieux...

Et puis reviendront d'autres filles,

D'autres enfants, d'autres garçons.

Ils chanteront d'autres chansons,

Les mains riches d'autres brindilles.

 

Puis reviendront les joyeux drilles

Par terre écrivant d'autres noms,

Et puis reviendront d'autres filles,

D'autres enfants, d'autres garçons.

Cheveux au vent et sans mantilles.

 

Frappant le sol de leurs bâtons,

Elles iront les yeux fripons,

Simples, légères et gentilles,

Et puis reviendront d'autres filles ...

 

Aux jours secrets des rendez vous,

Des monts jailliront des fumées,

Droites, blanches comme des fées,

Enveloppant des rêves fous.

 

Palpitant comme voiles flous,

Voiles troublants de mariées,

Aux jours secrets des rendez vous,

Des monts jailliront des fumées.

 

Alors traînant bâton de houx,

A grandes et lourdes foulées,

Tous reviendront par les coulées,

Laissant en bas hurler les loups,

Aux jours secrets des rendez vous.

 

Ombre ou fantôme dans le vent

Alors j'irai par la montagne

Pour que m'assaille et m'accompagne

Leur enthousiasme délirant.

 

Amoureux, fol, impénitent,

Feu follet battant la campagne,

Ombre ou fantôme dans le vent,

Alors j'irai par la montagne.

 

Comme autrefois joyeux amant,

Avec ma Muse pour compagne,

A l'heure où la nuit monte et gagne,

Je reviendrai glaner leur chant,

Ombre ou fantôme dans le vent.

 

Là où bleuissent les sapins

Il est un lac perdu que j'aime :

Lac de la Maix chant d'un poème,

Mer à l'échelle des Lutins.

 

Vasque où l'enfant plonge ses mains

Pour y recueillir quelque gemme,

Là où bleuissent les sapins

Il est un lac perdu que j'aime.

 

Jaillis de bien lointains matins

Dans la lumière qui essaime,

Promis à d'autres lendemains

Chantent des noms que l'Amour sème

Là où bleuissent les sapins...

 

 

Cette évocation est extraite de

"MURMURES DES BOIS

SAUVAGES"

d'Henri MARTIN diplôme d'honneur

 des poètes Lorrains 1970


 

 


Table des Matières

 

 

1       PRÉSENTATION GÉNÉRALE.. - 6 -

1.1    Historique de la recherche. - 6 -

1.1.1       Naissance du G.R.A.A.L. - 6 -

1.1.2       Énigmes et Problématique. - 6 -

1.1.3       Analyse archéologique complète du lac de La Maix: - 7 -

1.2    Information de contexte. - 8 -

1.2.1       Origine. - 8 -

1.2.2       Vue d’ensemble. - 10 -

1.2.3       Cadastre. - 11 -

1.2.4       Topographie. - 12 -

1.2.5       Géologie. - 13 -

2       DOCUMENTS HISTORIQUES. - 15 -

2.1    Histoire de l'Histoire. - 15 -

2.2    Légendes. - 15 -

2.3    Le Pélerinage . - 16 -

2.3.1       L'ancien pèlerinage de La Maix.(*) - 16 -

2.3.2       Le pèlerinage moderne. - 18 -

3       INFORMATIONS ARCHÉOLOGIQUES. - 19 -

3.1    Le "Tumulus lacustre". - 19 -

3.1.1       Informations et description. - 19 -

3.1.2       Relevés. - 19 -

3.1.3       Eléments de datation. - 24 -

3.1.4       Objet lapidaire. - 25 -

3.1.5       Fragments de verre. - 27 -

3.2    La pirogue. - 28 -

3.2.1       Informations et description. - 28 -

3.2.2       Relevé Bathymétrique. - 30 -

3.2.3       Couverture photographique. - 31 -

3.2.4       Indication de datation de la barque. - 34 -

3.3    Le Ponton. - 37 -

3.3.1       Informations et description. - 37 -

3.3.2       Indication de datation. - 37 -

3.3.3       Recherche future. - 37 -

3.3.4       Positionnement sur le plan bathymétrique. - 37 -

3.4    La Chapelle. - 38 -

3.4.1       Informations et description. - 38 -

3.4.2       Relevés de l'Hermitage. - 44 -

3.4.3       Couverture photographique. - 45 -

4       CONCLUSION GÉNÉRALE.. - 46 -

4.1    Documents Généraux. - 46 -

4.2    Interprétation. - 46 -

4.3    Les inconnues. - 46 -

4.4    Les informations manquantes. - 46 -

5       ANALYSE DES EAUX DE LA MAIX.. - 47 -

5.1    Introduction ‑ Contexte de l'étude. - 47 -

5.2    Caractéristiques morpho-métriques : - 47 -

5.3    Critique des résultats & améliorations de la méthode. - 48 -

5.4    Perspectives. - 48 -

5.5    Conclusion. - 49 -

6       LE CAROTTAGE.. - 50 -

6.1    Intérêt d’un carottage. - 50 -

6.1.1       Premiers essais. - 50 -

6.1.2       Analyse de l’échec. - 51 -

6.2    Pourquoi une plate-forme ?. - 51 -

6.2.1       La conception. - 52 -

6.3    L’analyse. - 52 -

6.4    Les participants. - 53 -

6.4.1       Le CEFASIM de l'Hôpital - 53 -

6.4.2       Le lycée C. JULLY.. - 53 -

6.4.3       La Commission biologie. - 53 -

6.4.4       Le G.R.A.A.L. - 53 -

6.5    Le long terme. - 54 -

6.6    La plate-forme. - 55 -

7       RAPPORTS DES PLONGEES. - 56 -

7.1    Rapport de 1995. - 56 -

7.2    Rapport du stage de prospection du 18 au 28 août 98. - 57 -

8       ANNEXE.. - 60 -

8.1    Bibliographie. - 60 -

8.2    Renvois documentaires. - 60 -

8.3    Dossier de Presse. - 62 -

 


1         PRÉSENTATION GÉNÉRALE

 

1.1          Historique de la recherche

1.1.1         Naissance du G.R.A.A.L

 

L’archéologie subaquatique se développe en Lorraine. Elle a permis à des personnes de se rencontrer, d’échanger leurs connaissances et de partager une même passion.

Intrigués par les résultats des premiers travaux de Jacques NOËL en 1983, (présence d’éboulis, résultat d’une première datation au carbone 14) envoûtés par les légendes se rapportant au lac et impressionnés par le site, des hommes et des femmes ont voulu étudier et comprendre:

 

Le Groupement de Recherches Archéologiques Aquatiques Lorrain (G.R.A.A.L.) est né.

 

Le G.R.A.A.L. est composé d’hommes et de femmes passionnés, conjuguant: savoir, efforts et ressources. Cette démarche impose la pluridisciplinarité comme une nécessité. La diversité des méthodes utilisées, leur domaine d’application très pointu contribuent à expliquer cette obligation.

1.1.2         Énigmes et Problématique

 

Au cours de plusieurs plongées dans le lac de La Maix entre 1979 et 1982, Jacques NOËL a mis en évidence la présence d’une structure hétérogène où sont mêlés, blocs de pierre et pieux de bois mortaisés de fortes sections.

L’analyse faite par le laboratoire de radiocarbone de l’université Claude Bernard Lyon I, d’un fragment de ce bois en 1983, donne une datation estimée aux environs du Xéme siècle (625 - 1035). Les observations successives ont donné lieu à de nombreux dessins et notes.

L’historique du lieu établi par Gérard et Marie-Thérèse FISCHER sur la base des  archives de la bibliothèque de ST.Dié et les écrits de Dom Calmet, nous rapportent la présence certifiée de l’homme résidant sur les pourtours du lac. De plus l'étude de la toponymie des environs du site met en évidence un caractère religieux existant depuis l'antiquité.

La présence de cette structure hétérogène et l’étude des textes enjoignent à avoir des présomptions quant à l’existence d’un site archéologique subaquatique remontant au bas Moyen-Age. Ils soulèvent aussi de nombreuses questions :

 

1) Nature, type et rôle de cet éboulis ?

2) Évolution de la faune, de la flore ?

3) Fluctuations du niveau des eaux du lac ?

 

Ces questions sont des interrogations d'histoire, d’archéologie, de géologie, d’hydrologie et de biologie. Le G.R.A.A.L. s’est donné comme mission d’effectuer une analyse complète du site du lac de La Maix à travers l’ensemble de ces disciplines.

Jusqu'en 1983 (date de la datation au C14) les éboulis observés sous l'eau étaient assimilés à un dépotoir. Depuis, trois structures différentes ont été identifiées par les plongeurs du G.R.A.A.L. :

 

-   Un reste de bâti allemand de la première guerre mondiale (des cartouchières et du matériel militaire de cette époque furent remontés par le passé);

-   Une construction homogène ? Peut-être  une bâtisse sise au-dessus du lac ?

-   Une pirogue monoxyle.  

Le lac et l'ermitage situé à proximité ont une histoire commune depuis mille ans. Les éboulis y sont-ils liés, ont-ils un rapport avec la légende du Chevalier brigand de La Maix ?...

Le lac en raison de son altitude et de sa configuration (de formation glaciaire) a une histoire beaucoup plus ancienne. Une prospection complète permettra de mieux connaître son origine...

 

1.1.3         Analyse archéologique complète du lac de La Maix:

 

L'archéologie s'intéresse à l'Homme dans son environnement pour tenter de reconstituer son mode de vie, ses activités et ses croyances. L'approche par le terrain (observations, relevés, analyse des vestiges mis à jour par les fouilles...) et par l'ethnologie (étude descriptive de groupes humains) sont essentielles.

 

a) La succession des couches archéologiques et leurs extensions en plan doivent être parfaitement comprises, de surcroît en milieu subaquatique (stratigraphie).

b) L’œil et l'expérience du fouilleur dans le simple examen des couches sont généralement suffisants pour une bonne compréhension de leur agencement.

c) L'analyse détaillée des éléments minéraux et organiques permet de comprendre avec suffisamment de précision :
          - les modes de dépôts;
          - la succession fine de ces dépôts;
          - les conditions climatiques variées qui ont modelé la sédimentation;

Et, par-là même, de mieux connaître l'environnement de l'Homme.

 

Si l'on connaît :

 

Les cotes précises et très détaillées de nivellement du territoire ce sont :
          a) le relevé topographique pour les terrains ;
          b) le relevé bathymétrique pour les terrains inondés, lacs.

 

La composition de l'eau, ses mouvements, ses propriétés chimiques et physiques, son impact sur l'environnement c'est :
          c) l'analyse hydrologique.

 

L'ensemble des animaux et des plantes existants ou ayant existés ce sont :
          d) le bilan faune/flore;
          e) l'étude palynologique (étude des pollens actuels et fossiles) ;

 

 L'étude sédimentaire déduit de l'analyse de carottes extraites et datées ce sont :
           f) l'analyse radiocarbone 14 (Lyon/Annecy);
           g) la technique du carottage terrestre et aquatique;

 

L'emplacement exact des objets c'est :
          h) les fouilles subaquatiques avec relevés de plan, observations dans un rapport de fouilles.

 

L'utilisation des objets exhumés ce sont :
          i) l'études des objets exhumés;
          j) la technique de conservation et de traitement du matériel.

 

"Alors un décor peut être planté."

Les documents écrits et non écrits (épigraphiques) doivent être consultés, datés, analysés et confrontés.

 

La lecture des écrits et l'écoute des anciens sont généralement suffisants pour appréhender les différentes activités de l'homme dans son époque. L'analyse détaillée de tout document écrit ou non, l'étude des noms des villages et lieux-dits (toponymie) permettent de préciser :

- les légendes

- les faits historiques

- le mode de vie

- les activités et les croyances de l'Homme d'une région dans son époque.

 

Si l'on connaît :

 

- les traces dans les documents écrits, datés et répertoriés c'est par:
            les archives privées, municipales, départementales, régionales;
            les archives ecclésiastiques (abbayes, paroisses, évêché).

- les traces dans les documents non écrits (épigraphiques) c'est par:
            les contes oraux, la tradition orale
            les peintures, sculptures, gravures dans les musées;
            les peintures, sculptures, gravures dans les églises (ex-voto);
            les monnaies, cartes postales...

 

"Alors les acteurs peuvent prendre vie."

 

1.2          Information de contexte

1.2.1         Origine

 

Le lac de "La Maix" est situé dans le massif du Donon, à 678 m d'altitude entre les vallées de la Plaine et du Rabodeau sur le territoire de la commune de Vexaincourt. Il a environ 500 m de circonférence et 13 m de profondeur. Il est dominé par le "Haut du Bon Dieu" (811 m). C’est un lac de formation glaciaire qui a gardé ses moraines frontales et latérales. On trouve dans le même massif, sur le versant de la vallée de la Bruche, des sites analogues : "Les Ronds-Pertuis". Ce sont des lacs qui ont perdu leurs moraines frontales et se sont transformés en marécages.

Le lac de La Maix est encaissé dans le flanc de la montagne et entouré de sapins noirs. Par temps couvert il est sombre. Par beau temps, il présente des teintes surprenantes qui varient tout au long du jour. Par temps calme, les arbres se reflètent dans le lac comme dans un miroir. C'est un des sites les plus agréables des Vosges moyennes.

Tout laisse à penser qu'à l'époque gauloise le site de La Maix était un lieu de culte et de pèlerinage pour les habitants des hautes vallées de la Plaine, du Rabodeau et de la Bruche. Les Romains, qui ont occupé le pays au début de notre ère, ont associé leurs divinités aux divinités locales. Ils ont aménagé les anciens chemins et fait passer au-dessus du lac, au col du Bon‑Dieu, la voie militaire de Langres à Strasbourg.

Au 7° siècle, un monastère est fondé à Senones. Les princes mérovingiens lui attribuent un territoire qui comprend les hautes vallées de la Plaine et du Rabodeau et une partie de la rive gauche de la vallée de la Bruche. Le lac de La Maix se trouve sur ce territoire sur lequel l'abbé de Senones exercera sa juridiction jusqu'en 1793.

Au XI° siècle le comte de Salm en Vôges devient le voué (ou protecteur) de l'Abbaye et de ce fait le lac de La Maix sera situé en terre de Salm.

 

                                                                     R. Poirson.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dessin de l’ermitage par Dom Pelletier

 

 

 


1.2.2         Vue d’ensemble

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

1.2.3         Cadastre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.2.4         Topographie

 

 

 

1.2.5         Géologie

 

Les Vosges, comme l'ensemble du domaine lorrain, émergent définitivement au cours de la période du Jurassique (ère secondaire). L'évolution de cette région au cours du Crétacé est encore mal connue.

 

Durant le tertiaire, d'importants bouleversements ont eu lieu. Les principaux événements intéressant le domaine vosgien et ses bordures sont alors la formation du fossé rhénan ainsi que l'individualisation du horst vosgien. Cette période est marquée par une reprise de l'activité tectonique avec le rejet d'anciennes failles et peut être la formation de nouveaux accidents. L'absence de dépôts de l'âge tertiaire rend très difficile une datation plus précise de ces jeux tectoniques. Au cour de sa lente surélévation, le horst vosgien est profondément érodé. Finalement les grès vosgiens et même le socle hercynien sont mis à nu.

 

Les périodes froides du quaternaire ont favorisé l'incision du massif en de profondes vallées, ainsi que la formation de quelques petits cirques glaciaires et de dépôts morainiques très localisés. Les processus d'altération et de préclogénèse, très actifs au cours du tertiaire, se sont encore exercés pendant les périodes tempérées du quaternaire.

 

L'époque actuelle est caractérisée par une reprise de l'érosion dans bien des vallées, liée à la destruction du couvert végétal et à des terrassements de plus en plus nombreux sur des versants qui étaient à peu près stabilisés.

 

Le site du lac de La Maix se trouve dans les couches les plus anciennes de cette région des Vosges. Il s'agit de couches du Buntsandstein datant du début du secondaire. Les roches de cette période sont des grès de couleur rougeâtre dans lesquels sont inclus des galets (grés bigarrés = Muscheltalt ?).

 

Le lac de La Maix, situé sur un versant escarpé caractéristique de ces couches de grès, est l'un des meilleurs exemples de site glaciaire. L'origine du lac est reconnue comme telle dès la fin du XIX° siècle. Le cirque et le bourrelet morainique de La Maix font parti des plus caractéristiques de la région, avec ceux du Rond Pertuis (à l'ouest de Salm) et du Trou du Cuveur (à l'est de Moussey). La moraine du lac (d'âge Riss à Würm indifférencié) est formée par des accumulations de blocs chaotiques. Elle est plus développée que celles résultant d'éboulis de gravité ou celles liées aux processus périglaciaires.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


2         DOCUMENTS HISTORIQUES

 

2.1          Histoire de l'Histoire

 

Après recherche et étude des noms des villages et lieux-dits de la région de Vexaincourt, nous avons la confirmation de l'importance que l'Homme a accordé à ce type de milieu :" la Maix" "la mer" "la meix" sont propres aux secteurs aménagés en jardin

Jadis le lac de La Maix s’appelait la mer. Dom Calmet qui travaillait dans le voisinage, à l’abbaye de Senones écrivait :

« Vers 1040 fut dédiée en l’honneur de la Trinité de la chapelle de la mer, à deux lieues de Senones dans une solitude affreuse ;;; »

Un acte signé par l’Empereur Henri III, vers la même époque, désigne la Maix par ces mots : "Locus qui diciture Mare" ( le lieu dit : la mer)

Par ailleurs, la Maix a donné son nom au lac.

 

Mesnil , mousus , max  signifiant : maison du paysan et portion de terre.

 

Ainsi le nom de la Maix proviendrait de la présence proche d’une maison de paysan isolée ou d’un hameau paysan situé sur ce versant. Datation estimée au Haut Moyen Age, antérieure au Véme siècle

 

2.2          Légendes

 

L’histoire de ce lac est entourée de beaucoup de légendes et coutumes :

 

1) A l’origine , il n’y avait pas d’eau. C’était le « Trou du Diable », puis le Bon Dieu vint s’installer. Le diable, chassé, dû partir plus loin et le trou se remplit d’eau.

2) La plus connue de ces légendes nous dit que c’était une prairie où les jeunes venaient se réunir pour danser. Le jour de la fête Dieu, le curé sonna les cloches pour les appeler à la messe. Les jeunes préférant danser au son d’un musicien (le diable) n’écoutèrent pas, envoûtés par la musique. Au troisième appel du prêtre, la prairie s’effondra et l’eau apparu, engloutissant danseurs et musicien.

3) Une autre nous raconte qu’un jeune page, ayant conquis le cœur de sa châtelaine, nourrissait l’espoir de l’arracher du foyer conjugal pour l’emmener dans son domaine vosgien. Mais celle-ci lassée de lui, le fit enfermer dans un cachot, d’où il s’évada après avoir poignardé sa bien aimée. Dès lors, il devint un sinistre brigand connu sous le nom de « Sir de la Maix ». A la tête d’une bande d’aventuriers, il pilla et rançonna la région, semant sur son passage la honte et la misère. Après leurs forfaits, ils se réunissaient dans le manoir et festoyaient en écoutant le concert exécuté par leurs prisonniers. Un soir alors que celui-ci se rendait compte que le chant des détenus devenait infiniment triste, un ouragan terrible et subit se déchaîna. Les portes de chêne furent arrachées et les convives éventrés par des lynx et des sangliers énormes. Finalement la roche sur laquelle était construite le château s’écroula dans une faille béante. Depuis, à l’emplacement de la forteresse il n’y a plus qu’un lac aux eaux paisibles, mais ô combien mystérieuses.

4) Une autre légende concerne la statue de la Vierge de la Maix :

Les gens de Moussey étaient jaloux des gens de Luvigny qui gardaient la statue de la Vierge de la Maix. Une nuit ils viennent la prendre pour l'emmener dans leur église. Mais Notre Dame de la Maix ne veut pas quitter la vallée de la Plaine pour celle du Rabodeau . Elle reprend la route vers Luvigny par le sentier de pèlerinage. Elle se repose à mi-chemin sur une roche appelée depuis le siège de la Vierge et rejoint son église.

Cette légende fait penser au transfert de la statue de Luvigny à Moussey au 18°siècle

 

Conclusion : de ces nombreuses légendes une part de vérité doit émerger. Toutefois, dans ce domaine il est très difficile d’en mesurer l’importance et la vraisemblance. Le rêve que ces légendes véhiculent est déjà en soit un véritable moteur à cette quête.

 

2.3          Le Pélerinage .

2.3.1         L'ancien pèlerinage de La Maix.(*)

 

Parler de ce qui fut à La Maix avant le XI° siècle est difficile. Assurément, la proximité du Donon et le culte souterrain rendu à la vierge pendant environ sept cents ans peuvent faire rêver d'une origine antique ! On aurait adoré là une déesse mère... ? Ce ne serrait pas surprenant en soi, mais nous préférons nous en tenir à ce que nous transmettent les documents d'autrefois.

Si l'on en croit Dom Calmet (1) c'est sous l'abbé de Senones Berchere (†1086) que l'ermitage fut fondé par un religieux de ce monastère nommé Régnier. En la fête de la Trinité, l'évêque de Toul Pibon consacra l'église que ce dernier avait construit au bord du lac.

Il nous faut attendre le XVI° siècle pour voir l'ermitage sortir de l'ombre. En 1508, on accorda quarante jours d'indulgences "à tous ceux qui bien et dûment confessez contribueront à la fabrique de la chapelle de Notre-Dame-de-la-Mer". En 1511, chapelle et ermitage furent confiés par l'abbé "Thirion-d'Antlupt" à un prêtre nommé Etienne Lagney (ou Liegez) (3). A cette occasion est attestée la collation de l'abbé de Senones.

Nous n'avons pas vu la mention expresse du pèlerinage à cette époque, mais il semble évident que la chapelle n'était pas destinée à l'usage du seul ermite. D'autre part, les offrandes ne devaient pas être négligeables, du moins au début du XVII° siècle, puisqu'on estima nécessaire, en 1627, de reconnaître qu'elles appartenaient à l'abbé de Senones(4).

Les effets de la Guerre de trente ans sur la Maix nous sont encore inconnus. Les troupes qui ravagèrent la vallée de la Plaine épargnèrent-elles la clairière mariale ? Nous ne saurions le dire. Mais il est certain qu'en 1650,malgré la dépopulation et la misère, on venait encore en pèlerinage, on apportait des offrandes, puisque le frère Gabriel, l'ermite, demanda à garder celles-ci pour lui (5). Toutefois, il advint que la chapelle resta à l'abandon pendant une période indéterminé, mais assez longue, à la suite de laquelle, en 1707, l'abbé Pierre Alliot vint la bénir. A ce moment s'installa à l'ermitage le frère Antoine Jouin, venu de Vaucouleur. Il y resta plusieurs années, au moins jusqu’en 1711 (6).

Il serait trop long de rappeler ici tous les noms d'ermites qui nous sont parvenus pour le XVII° et le XVIII° siècle. Signalons seulement que, si certains sont morts à La Maix, comme le Frère Paul Thiriet en 1730 (7) d'autres n'y sont pas restés jusqu'à la fin de leurs jours. Le 27 mars 1733 (8), Frère Nicols Vautier succéda à Frère Claude Valentin qui avait "remercié"(8) ; mais, dix ans plus tard, il choisit le "retour au monde"(8).

L'ermite devait "régir et gouverner ledit ermitage, y percevoir les aumônes qui y (seraient) apportées par les fidèles"(8). Il avait "la permission de quester en portant l'habit d'ermite vivant d'une manière solitaire et édifiante" (1743)(8). Sa solitude n'était pas forcément absolue. Frère Claude Florentin, en 1743, était autorisé à "y vivre en bon solitaire avec un autre ermite, tant du travail de ses mains que des aumônes des fidèls" (8). Il pouvait jardiner, car un dessin de Dom Ambroise Pelletier (1755) (9) nous montre, au bord du lac, des lopins de terre cultivée. A la procession solennelle de l'abbé de Senones, c'était l'ermite de La Maix  qui portait la croix. De toute façon, il devait à l'abbé fidélité et obéissance.

Dom Ambroise Pelletier nous parle des cérémonies de La Maix, un jour où l'ermite ne devait vraiment pas s'y sentir solitaire : "Le jour de la Ste Trinité, la paroisse de Senones y va en procession dés les trois heures du matin, elle arrive là vers les sept heures, car il y a trois lieux de Senones, y étant arrivé le Sr. Curé y chante la messe paroissiale. Il y vient des pèlerins de fort loin, beaucoup de Marchands, et le concours y est si grand qu'il s'y trouve parfois plus de deux mille personnes."(9) Il devait régner là une véritable ambiance de kermesse.

A quel moment La Maix prit-il place parmi les "sanctuaires à répit" ? Nous ne saurions le préciser. Mais d'abord faudrait-il expliquer ce terme. L'Eglise interdisant le baptême des mort-nés, des gens, angoissés par le sort réservé à leurs petits défunts dans l'Au-delà, cherchèrent à obtenir dans certains sanctuaires une brève "résurrection" de ces enfants, tout juste suffisante pour qu'on puisse au moins les ondoyer. Cette pratique est attesté par Malfosse, près de Moyenmoutier, dès 1672. (1) A La Maix, dans la première moitié du XVIII° siècle il pouvait arriver que les parents d'un mort-né apportent le petit cadavre à la chapelle, le déposent sur les marches de l'autel, aux pieds de la statue, et attendent... Quand on avait l'impression qu'il rougissait ou qu'il ouvrait un œil on se hâtait de le baptiser, et il re-mourait ensuite. Selon certains, le bébé était alors enterré dans la crypte même ou autour de la chapelle ; selon d'autre, dans le cimetière de la paroisse... si le curé se laissait décider, s'il reconnaissait la validité de ce baptême. Car les autorités ecclésiastiques n'appréciaient pas du tous ces pratiques.

En 1718, Dom Mathieu Petitdidier, évêque in partibus de Macra et abbé de Senones, les condamna expressément à la suite d'une visite pastorale : "déffendons pareillement lorsque les femmes accoucheront d'enfants morts, de les porter à notre Dame-de-la-Mer ni ailleurs pour les faire baptiser, sous prétexte qu'en ces lieux les dits Enfants donneraient quelque signe de vie, d'autant qu'il n'y a que de la tromperie en cela, et qu'il n'est point permis de baptiser les morts ny de les enterrer en Terre Sainte" (8)

Quarante ans plus tard, le successeur de Dom Calmet, son neveu Dom Augustin Fangé, se vit obligé de réagir violemment contre les "abus et indécences qui se commettent dans le pèlerinage de Notre Dame dite de la Mer" (8). S'agissait-il toujours du baptême des mort-nés ? Ou d'autres excès avaient-ils été portés à la connaissance de l'abbé ? En tout cas, cela lui paraissait assez grave pour justifier la solution extrême : l'abolition du pèlerinage. "En conséquence avons donné Commission au R.P. Dom Louis Humbert, religieux de notre abbaye, vicaire de l'église de S.Maurice lez Senones d'annoncer à haute voix à l'issue de la messe qui se chantera en la susdite chapelle cette notre disposition et la suppression du susdit pèlerinage pour l'avenir, et en même temps de prononcer de notre part interdit sur ladite chapelle de Notre Dame de la Mer, que nous interdisons dés maintenant, défendant à tous prêtres d'y célébrer la messe à l'avenir. Donné en notre abbaye de Senones le 20° jour du mois de May 1758". (8)

Quelques jours auparavant, Sébastien Marchal, maire de Moussey, et certains habitants du même village, ayant appris l'intention de Dom Fangé, avaient demandé à l'abbé de leur céder les matériaux de l'église et de l'ermitage, les ornements, les cloches, les vases sacrés, etc. afin qu'ils puissent ériger chez eux une chapelle à Notre Dame. Cela leur fut accordé (8), les bâtiments de La Maix furent détruits. Il ne resta bientôt plus du pèlerinage que la Crypte béante et un énigmatique sarcophage dont on dit beaucoup de choses sans pouvoir rien prouver.

Il fallut attendre un peu plus d'un siècle pour que les forêts autour de La Maix se renvoient à nouveau les tintements d'une cloche et les hymnes des pèlerins.

 

Gérard et Marie-Thérèse Fischer

 

(*) voir report en 8.1


2.3.2         Le pèlerinage moderne

    

En 1793 la principauté de Salm est rattachée à la France et le monastère de Senones disparaît. Le lac de La Maix se retrouve dans le département des Vosges et dans le nouveau diocèse de Saint-Dié.

C'est seulement en 1865 qu'une nouvelle chapelle est édifiée grâce à une souscription publique ouverte par Monsieur Boisselle Inspecteur des Eaux et Forêts à Senones. Elle rapporta 3500 F. Les plans de la chapelle furent établis par monsieur Vautrin architecte à Nancy. Cette nouvelle chapelle fut construite à côté de l'ancienne dont il ne restait que la crypte. Des escaliers d'accès et des murs de soutènement furent aménagés avec les pierres de l'ancien prieuré. Le plafond de la crypte ancienne s'est effondré après la guerre de 1914-1918.

Le pèlerinage fut rétabli en 1866 par M. l'abbé d'Hennezel curé de Luvigny et desservant de Vexaincourt. Il a lieu le jeudi de la Fête Dieu. Un second pèlerinage avait lieu le dimanche de la Vierge. Après 1918 la paroisse de Luvigny  dont l'église abritait la statue de la " Vierge de La Maix" fut rattachée à Raon sur Plaine et Vexaincourt à Allarmont. Les curés des deux paroisses durent assurer conjointement le service de la chapelle et du pèlerinage.

Actuellement ce service est assuré par le prêtre responsable des paroisses de la vallée de la Plaine. Un seul pèlerinage à lieu le dimanche de la Fête Dieu sans procession autour du lac. Une fête est organisée dans le village de Vexaincourt. Tous les ans, le dernier samedi de juillet, une fête de la vallée est organisée au lac par le syndicat d'initiative. L'aménagement du site et des parkings est pris en charge par l'O.N.F..


3         INFORMATIONS ARCHÉOLOGIQUES

 

3.1          Le "Tumulus lacustre"

3.1.1         Informations et description.

 

" L'ensemble présente l'aspect d'un tas de pierres et de moellons d'environ 5 m sur 8 m, ayant une épaisseur maximum de 3,5 m sur le côté sud-ouest, composée par ailleurs de pierres plus grosses.

 

Sur la face nord-nord-ouest apparaissent des planches dépassant de 5 à 15 cm. et disposées suivant un plan laissant penser aux vestiges d'un plancher.

Tout autour sont disposés des troncs d'un diamètre variant entre 40 cm. et 55 cm‑, le plus grand dépassant de 8 m de la vase.

 

J'en ai identifié 9, repérés de a à i sur le schéma (voir page 22)

 

     - Les troncs a et b sont équarris sur leurs 5 derniers mètres et présentent à leurs extrémités supérieures une mortaise de 33 cm. sur 47 cm.

     - Les troncs c, d, g et e sont à l'état brut et semblent cassés au niveau des mortaises.

     - Les troncs f, h et i étant complètement envasés.

      

Sur la face ouest du site, la dénivellation du fond est beaucoup plus abrupte et atteint rapidement ‑ 12 m. (niveau actuel de la vase) formant une cuvette d'environ 20 m. de diamètre. Il semblerait que le site ait été volontairement implanté sur le bord de cette espèce de cheminée.

 

A moins de 10 m sur le côté nord-ouest de cette cuvette on distingue une cassure en forme d'arc de cercle. Le niveau de la vase accuse une différence de hauteur de 80 cm., donnant nettement l'impression d'une possibilité de tassement importante de la vase à l'endroit de cette cuvette par rapport au reste du lac."

 

(Extrait du descriptif établi en 1983 par M. NOËL J.)

3.1.2         Relevés.

 

Ces premiers schémas réalisés par Mr Noël Jacques en 1983 montrent le site tel qu’il pouvait être à cette époque. Depuis plusieurs modifications ont eu lieu. (Voir les rapports de surveillance en annexe)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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3.1.3          Eléments de datation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


3.1.4         Objet lapidaire

 

Lors de notre dernier chantier de 1995, alors que nous terminions de prendre des photos des pierres qui avaient été déplacées et enlevées, nos plongeurs ont découvert posée sur le coté une pierre dont le relief paraissait surprenant en raison du travail qu'elle avait manifestement subie.

 Dés archéologues de l’AFAN ,sans pouvoir être affirmatifs ,estiment qu’il pourrait s’agir d’un morceau de bas-relief. La question reste entière.

 


 

 

 

 

3.1.5         Fragments de verre

 

Les fragments de verre retrouvés à la base du site, bien que d’apparence très ancienne n’ont pas encore été étudiés .

 

M. Ronsin, responsable du musée de St. Dié, estimait en 1985 ces fragments de verre d'époque Gallo-Romaine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


3.2          La pirogue

3.2.1         Informations et description

 

C'est le 21 juillet 1994 lors du chantier de prospection systématique du fond du lac de La Maix, que Gérald VALBRECK et Jacques NOËL découvrirent un morceau de bois qui descendait dans la vase et présentait une forme plane. La partie visible donnait l'aspect de deux planches côte à côte.

De toute évidence, la forme qui se présentait, correspondait à une pirogue de type monoxyle.

Le 29 juillet 1994, nous avons profité de la présence de Mlle Jacquemot, responsable de la D.R.A.C, sur le site, pour lui déclarer officiellement la découverte de la barque ainsi que d'autres fragments de verre trouvés à la base du site.

 

En octobre 1995 lors des plongées de surveillance demandées par la DRAC, nous avons malheureusement constaté que la barque avait été entièrement vidée de sa couche archéologique et fouillée. A cette époque, nos activités se limitaient à la surveillance évoquée ci-dessus et au relevé bathymétrique du lac. En effet nous devions attendre le passage du DRASSM qui devait faire les relevés nécessaires.

 

     Dimension de la barque :

 

La longueur totale représente 5m83

Largeur de l'extrémité arrière : 66cm

Largeur de l'extrémité avant : 51cm

Creux maximal à la hauteur de la coupe AB: 23cm

Largeur des renforts transversaux : 95cm aux extrémités puis 65cm

4 chevilles de bois maintiennent ces renforts.

L'avant de la barque se scinde en deux sur 40cm

La partie plate en arrière mesure 28cm

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


3.2.2         Relevé Bathymétrique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


3.2.3         Couverture photographique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


3.2.4         Indication de datation de la barque

 

Monsieur GRANDJEAN, directeur du D.R.A.S.S.M. et Monsieur VERDEL, responsable du chantier de Charavine, accompagnés par des plongeurs de l'A.F.A.N. ont effectué les relevés de la barque ainsi que des prélèvements en vue d'analyse au 14C. Les résultats nous ont été fournis par le D.R.A.S.S.M.

 

 

Référence du site

 

                   Site du lac de La Maix

                   Vexaincourt (88110) France

 

Référence de l'échantillon

 

                   1VLL

                   Pirogue

 

Nature de l'échantillon

 

       Bois gorgé d'eau, ne comportant ni le cœur ni le dernier cerne de

       croissance

                   Sapin (Abies)

 

Elément daté:

 

Datation au 14C portant sur 11 cernes (cernes 15 à 25 comptés depuis le premier cerne présent sur l'échantillon) d'une séquence dendrochronologique de 68 cernes (référence 9001VLL, composée de l'échantillon 1 VLL; Voir rapport dendrochronologique numéro ARC97/1790D).

 

Pré traitement de l'échantillon :

 

                   Lavage à l'eau distillée.

                   Bain d'hydroxyde de sodium à chaud.

                   Bain d'acide chlorhydrique à chaud

                   Rinçage à l'eau distillée.

                   Séchage à l'étuve et pyrolyse sous azote.

 

Remarque :

 

Il faut rajeunir la date 14C calibrée de 50 ans environs pour obtenir la date du dernier cerne présent sur l'échantillon. Cette date a donc 95,4% de probabilité de se situer dans l'intervalle : 830 cal AD – 1035 cal AD.

 

Datation :

 

                   Age 14C conventionnel : 1130 ± 40BP.

                   (En tenant compte d'un δ13C estimé de –25,00%0 vs PDB)

 

 

 

Activité δ14C : 86,88 ±0,39 % ( par rapport au standard)

 

                   Date 14c calibrée: 780 cal AD – 985 cal AD

(courbe de calibration de Stuiver et Becker, 1986 Radiocarbone 28, 963-910)

 

L'interprétation de la courbe de densité de probabilité de la date calibrée permet de proposer les intervalles de datation suivants :

 

                        La probabilité que la date calibrée soit située :

 

Entre 780 cal AD et 850 cal AD est de 20,2%

Entre 850 cal AD et 985 cal AD est de 76,8%

 

(La date calibrée est exprimée en années BC (before Christ) ou AD de notre ère)

 

Tableau de synthèse

 

Réf. éch.

Nature de l'éch.

N° ARC

Age 14C conventionnel

Date calibrée (à 2 sigma)

1 VLL (pirogue)

Bois gorgé d'eau

ARC 1628

1130 ± 40 BP

780 cal AD – 985 cal AD

 


 

Courbe de densité

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Courbe de datation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


3.3          Le Ponton

3.3.1         Informations et description

 

Plusieurs pieux alignés pouvant correspondre à une construction d’un ponton ont été repérés dans le lac. Pour le moment, aucune étude n’a été faite sur ces alignements. (5 pieux à droite et 4 à gauche distants de 2m environ)

3.3.2         Indication de datation

 

La tradition orale, relayée par les "anciens" du village de Vexaincourt, fait état de la construction par les allemands d'un ponton pour sauter et nager. En effet, en 1914 ce lac servait de "base de convalescence" aux soldats allemands blessés.

 

3.3.3         Recherche future

 

Des recherches plus précises seront nécessaires pour essayer de trouver des informations complémentaires, notamment en faisant un relevé des objets pouvant se situer dans les parages immédiats de ce ponton, et préciser la datation de cet alignement de pieux

 

3.3.4         Positionnement sur le plan bathymétrique

 

 

 

 


3.4           La Chapelle

3.4.1         Informations et description

 

(*) Voir les reports en chapitre 8.2

3.4.1.1    La fin des ermites et de l'ermitage de la Maix

 

"Monsieur je vous averty que le jour diére Et decédé fraire claude hermite de la maix donte il ny a aucun de ses paren (1) donte jay Eté obligé de metre Ses petit meuble dans le poile (2) Et jay Selle la porte Et comme sest un endroit Écarte jay commendes deux homme pour gardé la maison en atandant de vos nouvel Monsieur je Suy votre obeïssant Serviteur fait à la maix ce 17ème Janvier 1755. Jean Mathieu" (3)

 

Tel est, avec son orthographe originale, le texte du billet que le lieutenant de maire de Vexaincourt adresse alors au procureur fiscal de la Principauté de Salm, domicilié à Senones. La réponse ne se fait pas attendre puisque, la même journée, Jean Mathieu doit faire transporter, à son propre domicile, les affaires du défunt. Cinq jours plus tard, l'inventaire de celles-ci est dressé à Vexaincourt.

 

L'analyse de ce dernier document et celle d'autres pièces d'archives contemporaines ou plus anciennes permettront d'offrir au lecteur un éclairage nouveau sur la vie érémitique (4) à la Maix et sur la fin d'un ermitage séculaire.

 

LA VIE ÉRÉMITIQUE A LA MAIX

 

Il est clair que l'étude des pièces archivistiques considérées dévalorise, d'une façon notable, la conception vulgaire de l'ermite et de la vie qu'il est censé mener: celui-ci n'est pas forcément un homme solitaire, contemplatif et ayant reçu la prêtrise.

 

1. Aspect sociaux

 

a) L'isolement

 

Si l'on en croit les anciens documents et surtout ceux des XVIIème et XVIIIème siècles, l'isolement est un état plus relatif à l'ermitage de la Maix qu'à l'ermite lui-même.

 

Ainsi, en 1670, le frère Nicolas Ferry (déjà ermite en 1666) vit avec Jean Petit (5) De même, un recensement de 1708 fait remarquer qu'il y a "Sur le finage dudit Senones un Hermitage appelé Notre‑Dame de la mer où Il y a deux ermites"(6). Dix-huit ans plus tard, un traité est passé "entre frère Paul Thiriet hermite de la Mer et Joseph Henry postulant y demeurant" (5). Enfin, Claude Florantin reçoit, en 1730, la permission de vivre à la Maix "en bon solitaire avec un autre hermite"(7)

 

Claude Florantin, qui n'est autre que le "fraire Claude"de 1755, n'est plus, dans ses derniers jours, assisté par un second ermite, mais par un domestique, Pierre Bar(3).

 

La chapelle de la Maix à la fin du XIXème siècle

Ce dessin est à l'origine une vignette qui clôt l'avant-propos du célèbre ouvrage de Frédéric Seillère, paru en 1898 et intitulé "Documents pour servir à l'histoire de la Principauté de Salm en Vosges et de la ville de Senones sa capitale dans la seconde moitié du XVIIIème siècle."

 

 

 

b) Relations avec les autres ermites

 

A l'instar de leurs frères du diocèse de Toul, dont Florantin possède (sous forme de livre (8)) le règlement, les ermites de la région déodatienne forment une sorte de congrégation, n'ayant cependant rien d'officiel ou d'institutionnel.

Claude Florantin est donc en relation avec ses confrères de Saint-Dié et de Moyenmoutier même si le type de rapports qu'il entretient avec ces derniers est fondé sur des dettes. Ne doit il pas, à Joseph Efagot, ermite à Saint-Roch, la somme de trente six livres et au "frère jean Baptiste hermitte a Malfosse"(9) celle de "dix sept livres restant de plus grande Somme portée par Promesse du 21 mars 1753"?

 

c) Relations avec les habitants du Pays de Salm

 

     Ce sont encore les dettes du défunt qui permettent d'affirmer que Florantin avait, comme ses prédécesseurs, des contacts avec les habitants du Pays de Salm, en général, et ceux de la haute-vallée de la Plaine, en particulier. Les villages de celle-ci, - Raon-sur-Plaine, Luvigny, Vexaincourt, Allarmont - sont en effet plus proches de l'ermitage que ceux du val de Senones où l'on ne compte que deux créanciers : Jean Etienne de Moussey et Jean Bertrand de Belval.

Mais c'est principalement le jour de la Trinité que le mot "isolement" perd toute signification : le pèlerinage(10) attire - à l'époque de Claude Florantin - environ deux mille personnes (11) du Pays de Salm et d'ailleurs.

Le caractère sacré, voire magique, du lac et de l'ermitage - à l'origine d'un tel déplacement de foule - donne aussi aux ermites l'occasion de rencontrer, parfois, des personnages qui sont moins en odeur de sainteté que les pèlerins: les sorciers, les guérisseurs et leurs pratiques.

"Jennon Villemin appellée La Gargantine emprisonnée à Mirecourt"en 1625, l'un de ces personnages, persuade ses clientes que la Vierge de la Maix a un rôle important à jouer dans leur guérison. Pour l'une d'entre elles, Jennon va chercher elle-même, vers 1618, cinq cailloux qu'elle fera ensuite bouillir dans un chaudron avec des herbes et du vin rouge. A son procès, la Gargantine révèle qu'elle avait pris ces cailloux "en la fontaine de ladicte Vierge de Lamet sur laquelle elle [la Vierge] se reposa Ung jour que les Chiens la chassoient, ainsy quelle [Jennon Villemin] a ouy dire". A une autre "patiente", pour laquelle elle fait le pèlerinage à la Maix, la guérisseuse demande dix-huit gros (12) "pour faire célébrer une Messe et achapter un cierge" et "ung Couvrechef pour faire un Surpellict a l'enffant de la Vierge et luy fit coudre neuf poincts" (13).

 

2. Aspects économiques

 

a) L’argent

 

Les problèmes pécuniaires sont loin d'être négligés par les ermites du XVIII siècle. L'argent que leur procure la charité publique (aumônes et quêtes) est insuffisant. Peut-être est ce cela qui conduit, en 1723, le frère Paul Thiriet devant les tribunaux pour y réclamer et obtenir, de Joseph Henriquel de Luvigny, 3 livres et 15 sols dus "tant pour vivres à luy fourni que argent presté depuis environ dix huit mois" (11)?

Cette pénurie, nul plus que frère Claude ne put la ressentir: à sa mort, il a un passif vieux d'un quart de siècle. Paul Ganier de Saint‑Dié lui a, en effet, prêté 200 francs en 1730 et sa propre sœur, Marie Florantin, 100 francs l'année suivante. Et combien d'autres petites dettes plus récentes!

 

 

b) Le travail de frère Claude

 

Profitant d'une autorisation de l'Abbé de Senones, datée de 1730, Claude Florantin vit encore ' avant sa mort, "du travail de ses mains" (17) c’est à dire d'agriculture, d'apiculture et peut-être d'une activité aussi discutable qu'épisodique.

 

L’agriculteur

 

Dans sa Description de la Principauté de Salm (11), ouvrage dont la rédaction est contemporaine du décès de frère Claude, Dom Pelletier accompagne son texte d'un dessin assez naïf de l'ermitage. Néanmoins, tout maladroit qu'il soit, ce dessin est fort précieux, voire inestimable. Précieux, il l'est par son unicité : c'est la seule représentation iconographique connue de l'ermitage. Précieux, il l'est encore par sa valeur de témoignage "économique" il atteste la présence, entre l'ermitage et le lac, de surfaces cultivées.

Ce que cultive l'ermite, ni le texte ni le dessin de Dom Pelletier ne le précisent. En revanche, l'inventaire de 1755 fait état "d'un Sacleux (15) de fer", de "trois Serpes", d'un fléaux à battre du grain", autrement dit d'outils liés à la culture céréalière. Aucun instrument aratoire n'est cependant cité : Claude Florantin devait louer (comme il le faisait avec les ruches) les services d'un laboureur de la Vallée de Celles.

 

 

 

 

 

 

 

L’apiculteur

 

Frère Claude s'occupe, en outre, de plusieurs "ruches de mouches à miel", dont trois lui sont louées par Nicolas Jean‑Baptiste Prêcheur de Raon sur Plaine et quatre par le curé de Luvigny.

 

Plusieurs articles de l'inventaire étudié évoquent aussi l'activité apicole de l'ermite: "Une Chopine de fer blanc Pleine de miel . Cinquante paniers de ruches à miel Tant Vielles que Neuves (..) Deux petites outilles propre a nettoyer Les mouches a miel"

 

Le cabaretier

 

Propriétaire de "Trente Et une bouteilles de ver de différentes Mesures" et de "quarante Six Gobelets de ver", Claude Florantin doit tenir une buvette et servir les pèlerins de la Trinité. Voir des ermites jouer le rôle de cabaretiers n'a rien de surprenant à l'époque puisque ceux de Sainte-Anne, près de Lunéville, l'avaient fait en 1749 à l'occasion de la fête patronale de leur ermitage (16)

Sinon comment justifier l'abondance de ces bouteilles et gobelets ou la présence de trois tables et huit sièges ?

 

c) Les biens de l'ermite

 

L'inventaire traduit principalement la rareté et la vétusté des biens d'un homme endetté et vivant d'un travail guère rémunérateur.

Les aliments qui restent affirment la frugalité de la nourriture de Claude Florantin: un tonneau de choucroute, "Environ un quarteron Et demy de grosses fèves"… L'ermite fabrique lui-même son pain dans "Une maix (17) a Pétrir". Est-ce toujours aussi maigre? Florantin a t il parfois la chance de manger du gibier braconné, comme le faisait, à la fin du XVIe siècle, Mengenot Bailles (17bis) l'un de ses prédécesseurs? Les archives étant muettes sur ce point, aucune réponse à ces questions ne peut être donnée ici.

Les meubles, les ustensiles de cuisine et les divers outils n'ont rien d'original.

Le linge et la garde-robe sont en piteux état. Florantin dispose, en 1755, de deux robes d'ermite : l'une "Demi Usée", l'autre "Toute neuve". La seconde vient juste d'être terminée par "Etienne Leveque le jeune" de la Vallée de Celles qui réclame 27 sols pour ses trois journées de travail. Sur sa robe usuelle, frère Claude peut poser ‑ les jours de cérémonie ‑ l'un des "Deux Scapulaires d'hermite a demy usés".

Les autres pièces vestimentaires n'ont rien de religieux car figurent dans la liste établie une chemise, une paire de culottes (ces deux vêtements sont neufs et en "toille d'Etoupes"), "Un vieux Gillet de Drap" et "Un manteau a demy usée". Enfin, la mention d'"Une paire de bas de Laine a demy usé" et de "Deux paires de Soulier L'une neuve Et L'autre presque usée" détruit l'image classique de 1'ermite marchant pieds nus. C'est tout : il n'y a pas d'habits de rechange!

 

3. Aspects religieux : prêtrise et vie érémitique

 

Tous les ermites, de la Maix ou d'ailleurs, ne sont pas nécessairement des prêtres. Certains ont passé une grande part de leur vie dans le monde avant de se retirer de celui-ci.

Ces précisions font mieux apprécier un procès de juin 1622 qui oppose "abraham drouin harquebusier a Badonviller" à un autre habitant du lieu : Grégoire Michel "filz de l'hermitte de la mer"(18).

Qu'en est il de Claude Florantin? De fortes présomptions existent pour que celui-ci ait été prêtre et reçu auparavant une formation monastique. Sa "bibliothèque" semble plaider en faveur de cette thèse. Parmi les dix livres énumérés par le copiste, se trouvent, en effet, "quatre vieux Bréviaires romains monastiques"(19).

II. 1758, ANNÉE FUNESTE POUR LA MAIX

 

1)La mort de l'ermitage : ses causes

 

a)Les désordres du pèlerinage

 

Dom Fangé, abbé de Senones et successeur du célèbre Dom Calmet, fait, en mai 1758, supprimer le pèlerinage et interdire la chapelle de la Maix (17). Le prétexte qu'il invoque est la nécessité de s'opposer aux "abus et indécences" commis lors dudit pèlerinage.

En vérité, cet argument est totalement spécieux, les désordres ne sont pas nouveaux. Déjà, en 1603, Blaisatte, femme de Colas Parmentier de SauIxures se fait agresser par l'un de ses concitoyens "le Jour de la Trinité, (...) au retour de leur pellerinage de la Mez au Val de Senones, et appellée Ribaude (20) a noire dentz". Le mari de Blaisatte charge encore plus l'agresseur en ajoutant que ce dernier "avait recherché ladite Blaisatte d'Impudicité" (21).

Six ans plus tard, ce sont deux habitants de la vallée de Celles qui défraient, à leur tour, la chronique : "François busson masson dem[eurant] a Lèvegny(22) a faict plaincte contre Claude Benay de Raon sur plaine, qu'en revenant de la May le Jour de la Trinité dernière et se trouvé aud[ic]t Levegny s'entrebattirent Jusque à effusion de sang" (23).

 

b) La désaffection pour la vie érémitique

 

Il faut être réaliste: la période qui correspond, en France, à l'époque des Lumières, n'est plus propice à la vie érémitique. L'examen du Registre pour la Congrégation des hermites de Saint Antoine du Diocèse de Toul (16) corrobore cela puisque, dans les quarante années précédant la Révolution, rares sont les postulants qui prennent l'habit. Ainsi "charle Fay natif d'allarmont (24) dans la principauté de Salme âgé de 20 ans", qui demande à être reçu par ladite Congrégation le 17 septembre 1767, ne revêtira jamais la robe. De plus en plus de frères quittent cette dernière au bout de quelques mois, voire de quelques jours de solitude, ou mènent une existence qui n'a plus rien d'érémitique...

 

2. Moussey, l'héritier de la Maix

 

a)La dépouille de la chapelle

 

Le 16 mai 1758, soit quatre jours avant l'interdiction de la chapelle de la Maix, Dom Augustin Fangé abandonne (25) aux habitants de Moussey "la dépouille de la Chapelle de Notre Dame de la Mer, pour servira la construction de la nouvelle Chapelle de Moussey"(26).

Selon le chanoine Detté (27), curé de Moussey au début du siècle, Moussey ne prit de cette dépouille que le portail orné d'"un ou deux œils-de-bœuf", l'encadrement en pierre de celui-ci et le mobilier de la chapelle. La foi qui transporte les montagnes devait animer les habitants de Moussey lors de la récupération de ces éléments puisque ‑toujours d'après Detté ‑ "une femme aurait, dit‑on, rapporté sur ses épaules un des battants de la porte"! Pour donner à cet exploit toute sa valeur, il est bon de signaler au lecteur qu'une dizaine de kilomètres sépare la Maix de Moussey..

 

b) La statue de la Vierge

 

Moussey hérite aussi de la statue de Notre Dame de la Maix. Toutefois ce village n'ayant pas encore d'église paroissiale, c'est celle de la Petite‑Raon (dont dépend alors Moussey) qui va héberger cette dernière.

L'hospitalité accordée n'atteindra pas deux mois puisque la statue est dérobée, dans la nuit du 16 au 17 juillet 1758 par des jeunes gens de la vallée de Celles. La justice du Prince de Salm est saisie de cette affaire qui va durer jusqu'en 1759.

Les documents retrouvés aux Archives des Vosges (28) sont malheureusement, dans l'état actuel des choses, trop peu nombreux pour pouvoir permettre d'analyser les mobiles de ce méfait et de donner l'issue d'un procès intenté à des jeunes hommes qui furent ‑ selon la légende ‑ poussés plus par leur foi sincère que par une volonté criminelle.

Quoi qu'il en soit, les habitants de la Vallée de Celles et leur désir de garder pour eux la Vierge furent satisfaits: il fut décidé, par la suite, que l’église de Luvigny servirait d’asile à Notre Dame de la Maix.

 

c) La reconversion de l'ermite

 

Quel est le sort de l'ermite dès 1758? Une délibération de la Municipalité de Moussey (29), datée du 21 septembre 1762, donne une réponse partielle à cette question: l'ancien ermite de la Maix, habitant de Moussey, passe un contrat avec la communauté de ce village. Par celui-ci, il s' "oblige à tenir classe dans la maison proche la chapelle du lieu et d'y enseigner ou faire enseigner tous les enfants des susdits habitants depuis la Saint‑Martin jusqu'à la Saint‑Georges, pendant tout l'hiver".

En échange de son enseignement, frère Macaire Mouguet recevra le même salaire que celui "que la Communauté de Senones paie à leur maître d'Ecolle".

Fondé à la fin du XII siècle, l'ermitage a vécu un peu plus de 650 ans. Celui‑ci disparu, la clairière de la Maix va jouir d'une paix qui va durer jusqu'en 1865, date à laquelle la construction d'une nouvelle chapelle sera terminée. L'année suivante, le pèlerinage sera rétabli, mais plus aucun ermite ne vivra à la Maix.

 

Marc BRIGNON

(Extrait de L'Essor N°142 Mars 1989)

 

 

L’ermitage en 1755

 

Le dessin de Dom Pelletier présente l'ermitage comme un ensemble de trois bâtiments (dont la chapelle) et de terres cultivées allant jusqu'au déversoir du lac. A la différence de la route qui descend de l'oratoire du Haut du bon Dieu (symbolisé par la croix qui figure en haut et à gauche du dessin), celle qui fait à présent le tour du lac n'existe pas encore.


 

3.4.2         Relevés de l'Hermitage

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


3.4.3         Couverture photographique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


La Vierge de la Maix

Cette statue, aujourd'hui conservée dans l'église de Luvigny, est celle que se disputèrent, en 1758, les habitants de Moussey et ceux de la vallée de Celles.

 

 

4         CONCLUSION GÉNÉRALE

 

4.1          Documents Généraux

 

Les recherches en archives et auprès de la population ont permis au GRAAL de constituer un dossier conséquent. Un complément de documentation est toujours d’actualité.

 

4.2          Interprétation

 

De tout temps, La Maix a été un site de recueillement ayant mêlé les différentes formes de religions et de croyances à travers les siècles. Dès l’an Mil, le clergé, devant son incapacité à faire totalement disparaître ce lieu considéré comme hérétique, se l’est approprié. (Attitude normale de l’Eglise à cette époque).

 

4.3          Les inconnues 

 

Lors de nos plongées, une faille recouverte de vase (cf 3.1) à été repérée et cartographiée. Les sondages ont permis de constater que cette cassure de vase suivait exactement le profil du fond du lac. La question est de savoir ce qui a pu provoquer cette rupture du sol. Y a-t-il un rapport avec les légendes qui racontent que par moments le lac siphonait et se vidait, pour se remplir à nouveau ?

 

Plusieurs hypothèses ont été avancées concernant le tumulus lacustre :

 

1)             Une maison lacustre montée sur pilotis. Cette hypothèse coïnciderait avec la présence des pieux mortaisés et des planchers, mais le poids que représentait une telle structure en pierres est bien trop lourde pour être supportée par un plancher. A ce jour aucune construction lacustre en pierre n’a encore été répertoriée.

2)             Une ancienne croyance Gauloise utilisait des pieux mortaisés pour exposer la tête de leurs victimes.

3)             Un simple ponton de bûcheronnage, servant à récupérer les troncs d’arbres flottant sur le lac. A cette époque, le chemin qui l’entoure n’existait pas encore. Mais dans cette hypothèse, à quoi pouvait bien servir des pieux mortaisés d’une telle dimension ?

 

Il est également possible qu’à travers les âges, ce site ait servi à plusieurs hypothèses successives. Une prospection plus approfondie s’avére indispensable.

 

Une meilleure connaissance du lac, de son évolution et de son histoire permettra également de répondre aux questions suscitées par la découverte de la pirogue monoxyle.

 

4.4          Les informations manquantes

 

Tout reste à faire pour mener à bien ce travail sur un des sites le plus méconnu mais le plus prometteur de cette partie du Massif Vosgien. (Site subaquatique et terrestre, site médiéval antique et moderne)

Un champ d'exploration, toute proportion gardée, à rattacher au célébre site archéologique de Charavine.

 


 

5         ANALYSE DES EAUX DE LA MAIX

 

Lors de notre chantier de 1998 au lac de La Maix, en collaboration avec la commission biologie de notre fédération, une étude physico-chimique complète des eaux a été réalisée par Mrs KORN et LAFUSTE de l’Ecole Nationale Supérieure de Géologie de Nancy. L’ensemble du document étant trop important, nous ne reprendrons ici que quelques extraits. Le document complet a été envoyé à la D.I.R.E.N.

 

5.1          Introduction ‑ Contexte de l'étude

 

Le lac de La Maix, petite étendue d'eau entourée d'un paysage enchanteur, cache, sous son aspect bucolique, un intérêt certain pour qui s'y intéressent de plus près :

En effet, d'après les études archéologiques menées sur le site (R. Poirson), il semblerait qu'à l'époque gauloise, le site de La Maix ait été un lieu de culte et de pèlerinage. Un ermitage y fut fondé en 1086 et une chapelle construite à partir de 1508. La seule manifestation de ce pèlerinage subsistant aujourd'hui consiste en une célébration le jour de la Fête Dieu.

Sur le plan physico-chimique, le lac de La Maix, relativement épargné par les influences anthropiques, peut constituer une bonne base de comparaison avec d'autres sites où l'homme joue un rôle plus important.

Ce projet a donc pour but de caractériser le lac de La Maix à l'aide de divers paramètres biologiques et physico-chimiques. La caractérisation du fonctionnement du lac s'effectue grâce au tracé de différents profils (pH, p02, Température et Turbidité) ainsi que par l'analyse des éléments majeurs, du carbone organique et le comptage des bactéries dans l'eau et les sédiments. L'étude réalisée devra de plus permettre de préciser les divers protocoles expérimentaux en mettant en évidence les difficultés rencontrées tant pendant les prélèvements in situ que durant l'analyse.

 

5.2          Caractéristiques morpho-métriques :

 

Altitude : a‑‑678 mètres

Forme : Quasi-circulaire Plus grande longueur: 1 =140 mètres Largeur: b=120 mètres Surface : AO=0.0 15 kM2 Soit 1.5 Ha Profondeur maximale: Zmax‑‑ 12 mètres Périmètre : P=450 mètres environ

Fig n 19 : vue depuis le NE du lac de La Maix. Modélisation sur gOcad (en bleu les zones les plus profondes)

 Description géologique de l'encaissant:

 Le substratum du lac de la Maix est formé de grès Vosgien, qui correspond à un grès feldspathique rose à grains bien arrondis. On se situe plus précisément dans le faciès grossier (granulométrie moyenne de l'ordre de 0.5 mm) , généralement bien cimenté par le nourrissage des grains de quartz. de teinte claire, très peu argileux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


5.3           Critique des résultats & améliorations de la méthode

 

 La réalisation des profils

 

Compte tenu des mauvaises conditions météorologiques lors des relevés de profils de pH, Température et concentration en oxygène dissout, un biais peut avoir été introduit par la difficulté de stabilisation du zodiac en une zone donnée du lac. De plus certaines difficultés de stabilisation ont été rencontrées, en particulier concernant la sonde de mesure de P02

 

Les échantillons d'eau

 

Il est important de garder à l'esprit, tout au long de l'analyse de ces échantillons, que l'exacte précision de la profondeur de prélèvement n'est pas garantie. En effet, outre les erreurs de positionnement des plongeurs a une profondeur précise, il est inévitable que les «yoyos» de ces derniers entre la surface et le fond pour effectuer l'échantillonnage ont fait subir un mélange aux eaux plus ou moins stratifiées.

Du fait des conditions météorologiques, le traitement des échantillons avant analyse (acidification et ajout de formaldéhyde) n'a pas pu être réalisé sur site comme prévu. Une légère évolution peut donc avoir eu lieu entre l'échantillonnage et le traitement effectué environ lh30 après.

Lors du traitement des échantillons filtrés (COD et ICP), il semblerait que l'utilisation des filtres à 0,22 µm Sartorius ait entraîné une pollution due aux éléments constitutifs des filtres. En effet, pour certains éléments, on observe une concentration supérieure dans les échantillons filtrés par rapport aux échantillons non filtrés, ce qui est aberrant. Pour tenter de quantifier cette pollution, nous avons réalisé un blanc en analysant de l'eau ultra pure filtrée et non filtrée à l'ICP.

 

Fe

si

Mn

Mg

Ca

AI

Na

K

EUP

0

0.096

0.001

0.010

0.184

0.001

0.026

0.106

EUP filtrée

0

0.380

0

0.105

2.97

0

0.117

0.106

On note ainsi que les pollutions les plus importantes affectent la Silice, le Calcium et le sodium, les interprétations des évolutions de ces éléments en fonction de la profondeur risquent donc d'être faussées. Les ordres de grandeurs des teneurs mesurées sont cependant confirmées par les mesures effectuées par l'agence de l'eau Rhin Meuse

 

Les sédiments

 

La première réserve quant à l'étude des sédiments concerne la méthode d'échantillonnage. En effet, le prélèvement en plongée grâce à des tubes de PVC introduit nécessairement un remaniement des sédiments. De plus, étant donné la texture gel de la surface du sédiment, il est possible qu'un peu d'eau du lac se soit mélangé à l'échantillon dans la carotte.

D'autre part, lors du transport des différents échantillons entre le lac et Nancy, ceux-ci ont inévitablement subi des modifications à la suite de leur mélange ou de leur sédimentation. Pour remédier à ce problème, il aurait été souhaitable de congeler les carottes immédiatement après leur extraction afin de les figer pour avoir un profil de sédimentation plus conforme à la réalité.

 

5.4          Perspectives

 

 Les profils

 

Pour une étude plus complète en vue de caractériser le fonctionnement du lac de manière précise, il serait nécessaire d'effectuer des profils (pH, P02, température mais aussi conductivité ... ) sur une année complète, afin de prendre en compte les variations saisonnières, à des heures et dans des conditions météorologiques différentes.

 

Les échantillons d'eau

 

De manière générale, pour ce qui concerne toutes les techniques nécessitant un échantillonnage, il est nécessaire d'être particulièrement attentif au conditionnement tout au long de la manipulation. En effet, en fonction du but de l'étude, il est impératif de choisir un conditionnement verre (caractérisation de la matière organique) ou plastique (étude des majeurs) afin d'éviter toute pollution.

En ce qui concerne l'échantillonnage de l'eau, il serait intéressant d'améliorer la méthode de prélèvement en posant, deux jours à l'avance par exemple, une corde reliée à un flotteur fixe et supportant des tubes non bouchés à des profondeurs connues. L'utilisation de cette technique permettrait une meilleure représentativité des échantillons en annulant les effets de mélange de l'eau.

Lors de l'étude des éléments majeurs ainsi que du carbone organique, il serait préférable d'utiliser des filtres non polluants pour ne pas fausser les mesures

 

Les sédiments

 

Afin d'éviter toute pollution due au PVC des tubes, on pourrait employer des tubes en fer ou des tubes PVC de plus gros diamètre permettant de gratter la partie de la carotte ayant été en contact avec les tubes. Cependant, dans le cadre de notre étude, nous aurions pu, avec plus de temps, caractériser cette pollution en réalisant une extraction de PVC afin de soustraire le signal obtenu en GC-MS. Une méthode idéale aurait été le prélèvement en carottes en fer, la congélation sur site et la mise sous vide après découpage à Nancy.

 

5.5          Conclusion

 

L'étude du lac de La Maix nous a permis de mettre en pratique différentes méthodes d'étude de l'eau et des sédiments. Au cours de l'expérimentation, il est apparu nécessaire de réserver une attention particulière à l'échantillonnage et particulièrement au prélèvement, au conditionnement et au transport car ces facteurs influencent fortement l'exactitude des résultats. Il convient ainsi de connaître, avant une campagne de mesures, l'influence du contenant sur le contenu car cela peut entraîner des erreurs parfois facilement repérables mais gênantes lors de l'interprétation.

Comme la plupart des autres lacs se situant dans des bassins versants sédimentaires peu riches en roches carbonatées (grès, schistes), le lac de La Maix est un lac relativement peu minéralisé. L'établissement de la stratification thermique estivale dans le lac de La Maix (mésotrophe) a conduit à la séparation des eaux superficielles des eaux profondes par un gradient de densité. On observe de plus l'apparition d'une stratification chimique liée aux confinements de deux réservoirs : l'épilimnion et l'hypolimnion. A la surface, les eaux très claires empêchent le développement d'organismes photosynthétiques; ceux-ci se développent en conséquence plus profondément aux alentours de 4 mètres. Dans cette zone, la réaction prédominante est la photosynthèse tandis que dans les eaux plus profondes, la respiration va prendre le dessus. Dans les sédiments, on retrouve principalement quelques phillosillicates, de la silice provenant de l'encaissant et des dérivés de la matière organique apportée en majorité par les conifères avoisinants. Ce lac, étant donné la faible pollution de ses eaux et de ses sédiments, constitue une bonne base de comparaison avec d'autres lacs où l'influence anthropique se fait plus sentir

 


 

6         LE CAROTTAGE

 

6.1          Intérêt d’un carottage

 

Les types de sédimentation en milieu aérien et en milieu subaquatique sont différents.  La variation d'épaisseur de ces formations et la qualité de celles-ci nécessitent des techniques différentes.

Le prélèvement par carottage permet d’effectuer une analyse pollinique. Chaque niveau d'échantillonnage pris dans le profil stratigraphique d'un lac, contient du pollen et des spores bien conservés et préservés de l'oxydation par l'acidité du milieu. La carotte une fois prélevée, nous permettra de comptabiliser les types polliniques sous la forme d'un spectre, révélant un ensemble chronologique qui s'interprète comme un enregistrement de l'histoire de la végétation de ces lieux.

Le spectre pollinique d'un niveau particulier représente la pluripollinique produite par la végétation contemporaine de ce niveau.  Dans une seconde étape, l'interprétation nécessite de prendre en considération tous les facteurs de l'environnement avec les problèmes inhérents à la sédimentation.

L'analyse pollinique implique toute une série de manipulation au laboratoire et de traitements statistiques pour la réalisation et l'interprétation des diagrammes.

Le cœur du sondage est soigneusement extrait pour le préserver d'éventuelles pollutions par les niveaux traversés par le carottier.  Chaque échantillon est conservé dans un tube conique stérile jetable qui servira aux manipulations.

 

Ainsi l'évolution des milieux aquatiques peut être retracée.  Il est possible de suivre l'eutrophisation des lacs, les variations locales telles qu'une fluctuation de la profondeur d'eau, qui peut refléter un changement climatique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


6.1.1         Premiers essais

 

C’est en octobre 1994 qu’un premier essai de prélèvement d’une carotte de 4m50 de vase est tenté. Cet essai s’inscrit dans la continuité des études précédemment effectuées, suivant la chronologie prévue dans le projet d’étude. Une plate-forme rudimentaire, composée d’un plancher percé en son centre et de 4 pieds sert de base de support. Les tubes de carottage sont en PVC renforcé avec des raccords classiques achetés dans le commerce.

Malgré toute la minutie apportée à la manipulation des tubes lors de leur pénétration dans la vase, et l’extrême rigueur pour les extraire, le résultat est décevant. Seule l’extrémité du fond du tube de carottage est rempli.

Tout le reste soit 4m00 du tube ne contient que de l’eau. La vase trop fluide, n’est pas entrée dans le tube. Durant la période du chantier, trois essais seront tentés, mais tous voués au même résultat :

Pas de carotte complète.


6.1.2         Analyse de l’échec

 

Il semblerait que l’échec de ces premiers essais soit dû à plusieurs facteurs :

Travaillant avec des longueurs de 1m50, les raccords des tubes créent un fort rétrécissement du diamètre intérieur, ce qui freine l’évacuation de l’eau présente dans le tube.

La fluidité de la vase dans les premiers mètres, contribue à accentuer ce phénomène.

 

6.2          Pourquoi une plate-forme ?

 

Une plate-forme plus élaborée que le simple plateau utilisé en 94, permettra de surmonter ces difficultés et d’obtenir les résultats attendus.

L’idée générale pour une parfaite entrée dans le collecteur de cette vase fluide (notamment sur le premier mètre) est de concevoir un tube entrant dans la vase comme un piston de seringue afin de faciliter l’évacuation de l’eau supérieure. L’ensemble est posé sur une plate-forme pouvant recevoir les plongeurs et empêchant que leurs mouvements ne remuent les couches de vase.

Cette opération nous permettra de prélever une carotte de 4m50, dans une eau avoisinant les 5°C et à –12m de profondeur.

Une potence sert à maintenir la verticalité des tubes et un système de pivotement permet de les assembler au fur et à mesure de leur enfoncement dans la vase.

Un premier cahier des charges a été envoyé à plusieurs entreprises pour des devis de réalisation de l’ossature. Très vite il apparaît que ce choix est bien trop onéreux compte-tenu du budget de notre Association. La réalisation de la plate-forme nue est estimée entre 20.000f. et 35.000f.

 

6.2.1         La conception.

6.2.1.1    La congélation

 

Un contact a été pris avec la société Carboxyque pour étudier le moyen de congeler la carotte afin de pouvoir la transporter jusqu’au laboratoire d’analyse. Il est primordial que les sédiments ne se mélangent pas. Le profil physico-chimique est alors beaucoup plus conforme. C’est finalement le principe de congélation au gaz carbonique (le carboglace) qui a été retenu. La société Carboxyque de Paris nous fournira la matière première : Des sticks permettant d’abaisser la température des l'échantillons aux alentours de –80°C. Une fois congelés, les tubes seront emportés pour analyses.

 

6.2.1.2    La plate-forme

 

Celle-ci est conçue suivant les plans en annexe 2. Le but est de :

 

1)  protéger le fond des mouvements des plongeurs,

2)  Permettre à ceux-ci de travailler sur une surface stable.

3)  La partie supérieure sert à maintenir les tubes et le piston lors de la pénétration de la carotte

4)  Permettre d’emboîter les tubes suivants.

 

6.2.1.3    Les tubes

 

Les prochains tubes seront achetés dans le commerce en fonction des données obligatoires, à savoir :

 

Résistance à basse température,

Parfaite continuité du diamètre intérieur,

Épaisseur suffisante pour recevoir un filetage.

 

Les longueurs seront de 1m.50 afin de faciliter leur transport, une fois la carotte congelée. Ils devront pouvoir se séparer sans perdre leur contenu.

6.2.1.4    Les raccords.

 

C’est la partie la plus délicate à concevoir car aucun modèle existe actuellement sur le marché. En effet un cahier des charges a été conçu pour ces pièces. Un contact à été pris avec M. Bernard BUFFARD, Chef de Travaux de la section plasturgie du lycée technologique Charles Jully de ST. Avold. La conception et la réalisation de ces pièces sont en bonne voie.

 

6.3          L’analyse

 

C’est en partenariat avec la commission biologie de Meurthe et Moselle que les carottes seront analysées et étudiées par l’École Nationale Supérieure de Géologie. Cette étude des sédiments nous permettra de découvrir la faune existant aux abords du lac depuis sa formation et ainsi permettre de faire évoluer grâce aux résultats obtenus les connaissances actuelles du lac à travers les âges.

 

Fond du site avec poutres et plancher

 

 

 

6.4          Les participants

 

6.4.1         Le CEFASIM de l'Hôpital

 

C’est avec l’aide de M. CROS, professeur au CEFASIM que nous avons pu concevoir la partie métallique de notre plate-forme. En effet ses élèves ont pris en charge le projet, de la réalisation des plans jusqu'à la fabrication finale. L’intérêt pour eux était de travailler sur un programme concret.

 

6.4.2         Le lycée C. JULLY

 

Avec les élèves de la section plasturgie, le lycée se propose de concevoir et réaliser les raccords. Ces pièces uniques en leur genre ont un rôle essentiel dans la réussite du carottage.

 

6.4.3         La Commission biologie

 

Il s’agit d’une section de notre fédération de plongée, spécialisée dans la recherche biologique. Cette commission fait partie de la section de Meurthe-et-Moselle et a déjà réalisé un travail approfondi de l’étude biologique du lac (voir le rapport sur l’Étude physico-chimique du lac de La Maix, réalisé par MRS KORN et LAFUSTE)

 

 

6.4.4         Le G.R.A.A.L.

 

Inventeur et initiateur du projet, le G.R.A.A.L. gère l’ensemble de la réalisation.

 

Poutre avec sa mortA

 

B

 

Amas de Pierres de grosses dimension = appareillage?

 

Pierre Travaillée

 

Plancher

 

e

 

 

 

 

6.5          Le long terme

 

L’avenir de cette plate-forme semble être assuré ; en effet plusieurs clubs de différentes régions, pratiquant la recherche archéologique nous ont déjà contactés pour l’utiliser sur leurs chantiers.

Elle sera également utilisée lors des recherches que nous menons actuellement dans la Moselle pour retrouver les traces des pierres votives (appelées aussi Pierres de Misère)

D’après nos informations, ce type de matériel n’existe pas encore en France. La méthode de prélèvement puis congélation in-situ des carottes est également assez innovante et surtout très prometteuse pour la garantie de fiabilité des résultats obtenus. Les couches de vase sont en effet très riches en renseignements de tout genre et permettent de faire remonter nos connaissances très loin dans le temps.

 


 

6.6          La plate-forme

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

7         RAPPORTS DES PLONGEES

 

7.1          Rapport de 1995

 

 

 

 

 

 

 

                  

       Rapport de surveillance du site du lac de LA MAIX

 

 

Plongée du 18 août 1995 effectuée par :

NOËL Eric, VALBRECQ Gérald, LECLAIRE Franck.

 

 

RAPPEL :

 

     Le lac de La Maix présente à ce jour trois points d'intérêts qui font l'objet d'une surveillance régulière par les plongeurs du G.R.A.A.L

 

     Ces trois points sont les suivants :

 

Site subaquatique présumé archéologique découvert par M. NOËL Jacques.

Pirogue monoxyle

"Cassure" de vase

 

 

Cette plongée de surveillance a permis de constater plusieurs modifications.

 

a) le site :

 

les pierres

 

Quelques pierres de la base et de la mi-hauteur du site ne se trouvent plus à leur emplacement initial.

 

déplacement transversal :

 

Retournement de certaines pierres (apparition des faces non couvertes de végétation).

Léger déplacement de ces éléments (environs 20 cm.) et apparition des pierres de la couche inférieure du site

Découvertes de plusieurs interstices profond.

 

Déplacement vers le fond.

 

Certaines pierres (assez volumineuses) ont été retrouvées vers la base du site

 

Disparition.

 

Des pierres aux formes caractéristiques n'ont pu être retrouvées.

=> Deux solutions nous paraissent envisageables :

Les pierres ne sont plus sur le site ou ses abords ?

Les pierres sont enfouies dans les couches de vase aux alentours du site ?

 

Les bois.

 

L'apparition de divers éléments constituants du site est flagrante.

 

Le plancher.

 

Le plancher initialement visible sur une longueur approximative de 80cm., l'est à présent sur plus de 1m.50. De nouvelles extrémités de lattes sont apparues de part et d'autre du segment initial, et dans le même alignement.

 

Les poutres.

 

L'extrémité d'une poutre (orientée de la périphérie vers le centre du site) à été découverte à un endroit qui ne laissait apparaître que des pierres lors de nos plongées de surveillance antérieures.

 

b)  La pirogue monoxyle.

 

     La pirogue monoxyle découverte au mois de juillet 1994 a été en partie vidée de son contenu (vase, pierres, bois, etc.) détruisant définitivement les couches archéologiques. Les bords de la pirogue, à fleur de la vase lors de sa découverte, sont à présent visibles sur une hauteur approximative de 25 cm.

 

La cassure de vase.

 

La cassure de vase s'est modifiée dans la continuité des relevés précédents.

 

 

7.2           Rapport du stage de prospection du 18 au 28 août 98

 

Au cours de ce stage était prévu la prospection systématique de la surface de la vase au fond du lac. Des essais de fonctionnement d'un aspirateur  par "effet Venturi", pour le nettoyage des dépôts de vases superficielles du site médiéval.

 

La prospection systématique.

 

    Nous nous sommes aperçus, au cours des nombreuses plongées, qu'il était impossible d'être certain d'avoir inspecté tous les points du lac sans un marquage de référence. Nous avons décidé en avril 98 de créer des couloirs de trois mètres de large à l'aide de cordages parallèles, maintenus à 30 cm. au-dessus de la vase. La position sera reportée sur le plan de bathymétrie établie en 1995. La première corde définie par les points "A1:B1" détermine avec le bord la "zone 0". La deuxième défini par les points "A2:B2" détermine avec "A1:B1" la "zone 1", etc.

En prospectant ces zones, si nous apercevons quelque chose d'intéressant, nous repérons cet emplacement à l'aide de pinces à linge placées à droite et à gauche sur les cordages. Nous pouvons ainsi, transcrire ultérieurement la position sur le plan. Ces zones sont parcourues dans les deux sens par les plongeurs.

 

Repérages effectués :

 

-         Un ponton (d'après nos recherches il s'agirait d'un ponton datant de la première guerre mondiale alors que les Allemands utilisaient cet endroit comme base de repos).

-         Des pierres taillées.

-         Des pieux de bois d'apparence travaillés.

 

Les essais de désenvasage :

 

Pour l'aspiration, le système venturi réalisé en PVC et alimenté par une pompe à eau a exigé plusieurs jours de mise au point. Il nous fallait obtenir un fonctionnement correct permettant d'aspirer les vases fluides déposées sur la surface des pierres et poutrelles de bois.

Cette méthode à l'avantage de faire évoluer le plongeur dans un milieu clair en évitant le brassage de particules légères. Celles-ci sont aspirées et refoulées une dizaine de mètres plus loin dans un panier, (pour éviter la perte d'éventuels objets passés inaperçus).

Le site ainsi débarrassé des sédiments légers permet la mise en place d'un quadrillage pour les futurs relevés et croquis.

 

     Inconvénients : l'obligation d'utiliser une pompe lourde à manipuler, bruyante pour les promeneurs et le personnel de surveillance en surface.

 

Conclusion :

 

    L'avance de la prospection systématique a été moins rapide que prévu, la présence de nombreux branchages et bois en tout genre, entravant la pose des cordes de délimitation des couloirs. Les départs de cordes implantés au bord du lac ont dû être modifiés, et repoussés à 2m. de la berge pour que les promeneurs ne les arrachent plus.

     L'aspirateur fonctionne de façon satisfaisante et pourra être réemployé dès que nécessaire

Un dossier sur la méthode par siphonage va être élaboré. Celui-ci devrait permettre à l'O.N.F. de prendre une décision sur ce principe qui à l'avantage d'être autonome, mais avec rejet à l'extérieur des vases aspirées. Il sera basé sur les essais effectués quelques années auparavant

 

Hébergement :

 

La commune de Vexaincourt a mis gracieusement à notre disposition les infrastructures de son foyer communal. Nous pouvons ainsi  disposer de chambres, de douches chaudes, d'une salle de repas et d'une cuisine afin d'accueillir tous les membres présents à ce stage.

 

-         243 repas ont été servis

-         12 personnes ont pu profiter des chambres.

 

Plongées :

 

34 plongées ont été effectuées par les 6 plongeurs présents. Afin de respecter les consignes de l'O.N.F., les plongées du samedi après midi et dimanche ont été annulées. Les 9 plongeurs prévus pour cette période ont été déprogrammés

 


 

      Bousbach le 3 septembre 1998

 

 

 

 

 

 

Rapport de surveillance du site du lac de La Maix

 

Plongées du 18 au 28 août 1998

 

 

Dés nos premières plongées nous avons pus constater d'importantes modifications sur le site. Une pierre de grande taille a été entièrement dégagée sur une hauteur de plus d'un mètre.

 

La pierre mortaisée à été déplacée et retrouvée sur le haut du site à plus de deux mètres de son emplacement d'origine

 

De nombreuses pierres ont été retournées récemment

 

Si certains mouvements peuvent provenir de la suite de l'affaissement constaté en 95 (voir rapport joint), il nous semble évident que des personnes obligatoirement plongeurs se sont permis de modifier l'apparence du site.

Rectangle à coins arrondis:  Cette pierre était entièrement recouverte. Actuellement, on voit nettement les traces des cailloux qui ont été enlevés 


 

 

 


                                                                                             


 

8         ANNEXE

 

8.1          Bibliographie

 

-Dom Augustin Calmet "Histoires de l'Abbaye de Senones"

-Extrait de Gérard et Marie Fischer "L'ancien Pèlerinage à Lamaix"

-Extrait des textes de l'Abbé Poirson

-Bibl. Mun. St Dié MS 80 125

-Bibl. Mun. St Dié MS 80 126 et A D Vosges II H 5

-Bibl. Mun. St Dié MS 80 127

-Bibl. Mun. St Dié MS 80 136

-Bibl. Mun. St Dié MS 80 130

-Bibl. Mun. St Dié MS 80 138

-Bibl. Mun. St Dié MS 26

-Bibl. Mun. St Dié MS 201

-L’essor Numéro 157 dèc. 92

 

 

8.2          Renvois documentaires

 

(1) Fausse affirmation puisque l'inventaire cite, parmi les créditeurs de l'ermite, une sœur: Marie Florantin.

(2) C'est à dire la salle de séjour.

(3) A.D.V. (Archives Départementales des Vosges), 3 C 86.

(4) En d'autres termes: "propre aux ermites".

(5) B.M.S.D. (Bibliothèque Municipale de Saint‑Dié), Manuscrit 80, no 22.

(6) A.D.M.M. (Archives Départementales de Meurthe‑et‑Moselle), B 11727 (14).

(7) B.M.S.D., Manuscrit 26.

(8) L'Institut des hermites du diocèse de Toul.

(9) L'ermitage de Saint‑Roch se trouve au-dessus de Saint Dié et celui de Malfosse dans la forêt de Moyenmoutier.

(10) Voir à ce propos l'article de Gérard et Marie‑Thérèse Fischer "L'ancien pèlerinage de la Maix", in la brochure Lac de la Maix ‑ Vexaincourt FETZER, Raon l'Etape 1982.

(11) Voir Dom Ambroise Pelletier ‑ Description de la Principauté de Salm. 1755. Manuscrit de la Société d'Archéologie Lorraine no 368. (Déposé au Musée Lorrain).

(12) C'est à dire un franc et demi.

(13) A.D.M.M., B.7137 no 1. Habitant et exerçant à Bazegney (près de Dompaire, dans les Vosges), Jennon doit faire près de 80 kilomètres pour se rendre à la Maix!

(14) A.D.V., 3C.

(15) Sarcloir.

(16) A.D.M.M., 2352.

(17) Un pétrin.

(17bis) A.D.M.M., B.9094

(18) B.M.S.D., Manuscrit 221.

(19) Sur la vie religieuse proprement dite à la Maix, voir l'article de Gérard et Marie‑Thérèse Fischer cité à la note (10).

(20) Autrement dit "prostituée".

(21) A.D.M.M., B.9042.

(22) Aujourd'hui Luvigny.

(23) A.D.M.M., B.9045.

(24) Donc un village construit à proximité de la Maix.

(25) Décret consigné au folio 146 du Registre de la cour spirituelle de l'abbaye de Senones; B.M.S.D., manuscrit 26.

(26) Voir Marc Brignon ‑ "La vie religieuse à Moussey pendant la seconde moitié du XVIII, siècle". Bulletin municipal de Moussey, no 12 (Premier semestre 1983).

(27) Chanoine Dette ‑ Histoire de la paroisse de Moussey (1772‑1918) ‑ Revue et structurée en 1978 par Marc Brignon ‑ Moussey, 1979; pages 10 et 11.

(28) A.D.V., 3 C 227.

(29) Anciennes archives communales de Moussey, aujourd'hui disparues. Cette délibération est reproduite aux pages 26 et 27 de l'ouvrage écrit par Aimé et Marie Klein Adam Dans la Principauté "Aux deux Saumons".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


8.3          Dossier de Presse